Die Ostalgie (Ost + Nostalgie) : sentiment de nostalgie à l'égard de
l'ex Allemagne de l'Est.
L'écrivain Thomas Brussig observe que la RDA « a disparu sans que nous
en fassions le deuil. L’Ostalgie en tient lieu à retardement ». La
nostalgie « appartient à la nature humaine. Chacun aime à se souvenir de
tout ».
Loin des « paysages en fleur » promis par le chancelier Helmut Kohl lors
de la réunification, la situation sociale et économique actuelle, pire
encore à l’Est, explique sans doute chez les « Ossis » une certaine
nostalgie de la République Démocratique Allemande. Le souvenir des
aspects positifs du "communisme" (égalité hommes-femmes, éducation,
travail, culture, logement assurés...) ressurgit peu à peu, d'autant
plus que le passage brutal au capitalisme n'a pas été facile.
Mais l'Ostalgie est ambigüe, et ce à plus d'un titre.
Elle l'est tout d'abord dans la relation de certains Allemands de l'est
à leur propre passé, dans une idéalisation qui gomme certains aspects de
la dictature communiste.
Et l'Ostalgie est peut-être aussi et surtout ambigüe en ce qu'elle est
devenue une formidable manne commerciale, dont les premiers clients ou
acheteurs ne sont pas les Ossis eux-mêmes. L'engouement des touristes
étrangers et ouest-allemands, pour tous les vestiges d'Allemagne de
l'est, perçus comme éléments du folklore berlinois, ne cesse de grandir.
Les Ex-Allemands se retrouvent ainsi “mis en boîte”, “muséifiés”.
A Berlin, l'*Ostel*, « l'hôtel au design RDA » a ouvert le 1er mai 2007,
jour anniversaire des « masses laborieuses ». L'Ostel offre des chambres
décorées avec du mobilier original de RDA. On peut aussi choisir le
dortoir à 9 euros la nuit, façon camp de jeunes pionniers communistes.
Situé dans un quartier branché de bars et de boites, à Berlin-est bien
sûr, l'Ostel s'est installé dans un rébarbatif HLM est-allemand. Dans le
hall, le visiteur est accueilli par la photo d'Hans Zimmermann, ancien
président du Parlement est-allemand, pendant que dans les chambres,
tapissées de papiers peints aux motifs géométriques jaune pâle ou
violet, c'est le portrait d'Erich Honecker qui trône au-dessus du lit,
non loin de la « mufuti », la table multifonction est-allemande. Sa
clientèle est surtout jeune et étrangère.(http://www.ostel.eu/)